En juin 2018, la Fondation pour l’innovation politique, le Fonds Actions Addictions et la Fondation Gabriel Péri ont publié une vaste étude sur les addictions chez les jeunes. Celle-ci a notamment révélé que, pour les 14-24 ans, le premier responsable est avant tout celui qui consomme ! Quant à la responsabilité des pouvoirs publics, elle est bien souvent minimisée.

Addictions et responsabilité individuelle : tous d’accord !  

Si l’enquête réalisée par l’institut d’études Ipsos a démontré que les parents ont une mauvaise perception de la fréquence de consommation de leurs enfants, il semblerait toutefois que tout le monde s’accorde sur les responsabilités à imputer. En effet, au regard des jeunes, des parents et du grand public, le premier responsable d’une addiction, quelle qu’elle soit, est le consommateur lui-même. Plus de 90 % des 14-24 ans le pensent dans le cas d’une consommation de tabac, de drogues ou d’alcool. Un chiffre que l’on pourrait qualifier de rassurant tant il démontre que les jeunes ont conscience de leur rôle quant à leurs addictions. Les producteurs et distributeurs de produits ou de services n’arrivent, quant à eux, qu’en deuxième place sur le podium des responsabilités. 

Des responsabilités variables en fonction de l’addiction concernée 

Dans l’ordre des responsabilités imputées, la troisième position dépend de l’addiction concernée. Pour l’alcool, les drogues et les réseaux sociaux, les jeunes pointent du doigt à plus de 67 % le rôle de leurs amis, proches et collègues. Pour les jeux d’argent et le tabac, ils invoquent les pouvoirs politiques. Enfin, pour le porno et les jeux vidéo, ils mettent en avant la responsabilité de leurs parents. 

Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer 

Malgré les idées reçues qui associent souvent jeunesse et inconscience, la responsabilité individuelle en matière d’addictions est donc toujours prioritairement invoquée. En revanche, le rôle des pouvoirs publics est, quant à lui, rarement mentionné. Dans certains cas, il est même particulièrement minimisé puisqu’il représente la dernière responsabilité invoquée par les jeunes pour les problèmes liés à l’alcool, aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Pourtant, d’après les auteurs de l’étude, « le régulateur public a un rôle capital à jouer face à ces risques ». Il semblerait donc que des prises de conscience soient encore nécessaires pour lutter efficacement contre les addictions… 

SOURCES

AUTEUR - Léna Meynard