En juin 2018, la Fondation pour l’innovation politique, le Fonds Actions Addictions et la Fondation Gabriel Péri ont publié une vaste étude sur les addictions chez les jeunes. Zoom sur leurs principales recommandations.

Diminuer la vulnérabilité des individus

L’enquête réalisée par l’institut d’études Ipsos a révélé que, malgré une bonne connaissance des risques encourus, les 14-24 ans ont des niveaux de consommation inquiétants et les parents ont tendance à sous-estimer la fréquence des comportements potentiellement addictifs de leurs enfants. De ce fait, les auteurs de l’étude suggèrent de développer une information claire et objective de la population générale mais aussi de renforcer la protection des populations vulnérables.

« Nous voulons insister tout particulièrement sur les mesures à prendre pour la protection des mineurs. Ils sont désormais reconnus comme la première population à protéger, en raison de leurs caractéristiques psycho-comportementales et neurobiologiques »,

ont-ils affirmé tout en rappelant qu’il existe

« d’autres populations dont la vulnérabilité particulière appelle des mesures spécifiques, notamment parmi les femmes, les personnes souffrant de troubles psychiques et les personnes socialement défavorisées. »

Réduire la nocivité des produits

Obliger les visiteurs de sites pornographiques à s’identifier via leur carte bancaire pour s’assurer qu’ils sont majeurs ou encore forcer les éditeurs de jeux vidéo à informer les utilisateurs toutes les heures du temps passé à jouer… Voici des mesures que jeunes, parents et grand public ont tous majoritairement jugés efficaces. Pour lutter contre les addictions des 14-24 ans, les auteurs de l’étude suggèrent donc de réduire l’accessibilité des produits et des usages concernés en accentuant leur contrôle et leur régulation.

Réduire l’incitation environnementale à consommer

Une majorité du grand public et des parents interrogés s’est montrée favorable à une interdiction de toute publicité faisant la promotion de boissons alcoolisées. En revanche, l’idée d’augmenter le prix du tabac ou celui de l’alcool dans les commerces et les débits est encore loin de faire l’unanimité. Il faut pourtant savoir que cette mesure est considérée, par les experts internationaux, comme étant l’une des plus efficaces. Les auteurs de l’étude insistent donc sur le fait qu’agir sur les facteurs incitant à la consommation – et en premier lieu sur la publicité, le marketing et les prix – pourrait être bénéfique pour lutter plus efficacement contre les addictions. Ils reconnaissent toutefois que ces mesures sont difficiles à prendre :

« elles doivent tenir compte de la complexité du problème : intérêts économiques contradictoires, liberté des individus, recherche de plaisir, respect des lois et valeurs pédagogiques de celles-ci. »

SOURCES

AUTEUR - Léna Meynard